Il était une Fois en Amérique (Harry Grey)

Une bande de gamins turbulents nés dans les caniveaux de New York et soudés comme les doigts de la main rejoint les rangs de la pègre juive au début du XXième siècle. L’un d’entre eux, David Aaronson dit « Noodles » entreprend de narrer leur histoire d’amitié et de violence qui s’achèvera dans le sang et la trahison bien des années plus tard, en pleine Prohibition.

Publié en 1952 et écrit par Harry Grey alors qu’il purgeait une peine de prison à Sing Sing, ce récit intitulé du nom de son quartier à New York - « The Hoods » – a servi d’inspiration pour le film de Sergio Leone, « Il était une Fois en Amérique« , titre repris par l’éditeur Sonatine pour cette première édition française.

L’auteur fait parler Noodles le narrateur tout au long de l’histoire si bien qu’il est difficile de savoir la part d’autobiographie dans ce texte, mais peu importe ; le style vif et direct et la précision des sales coups de la bande ne laissent planer aucun doute sur l’authenticité de ces anecdotes.

« Barnum avait raison, il y a un gogo qui naît à chaque minute. »

C’est drôle, pas toujours très fin, cru et violent. Harry Grey n’est pas là pour faire du style ou porter un quelconque message. Il se contente de raconter. Et le lecteur n’en demande pas plus ; il est déjà assez réjouissant de découvrir les ficelles de ces pieds nickelés pas avares de coups pendables qui s’enchainent de façon enlevée. Les sales gosses devenus grands font justice à leur manière et rétablissent la balance là où la loi laissent filer les escrocs en col blanc.

« Peut-être que Hoover et le pays s’en sortiraient mieux s’il gérait un bordel plutôt que la nation. »

C’est pour nous en France une découverte car ce texte n’avait jamais été traduit. Sans doute précurseur de James Ellroy qui dut s’en inspirer pour ses romans noirs historiques comme la trilogie Underworld USA, grand frère littéraire d’Edward Bunker, Harry Grey jette au passage sur la société américaine un regard acide.

La préface de Sergio Leone est sans doute le cadeau de Sonatine pour cette édition. Le cinéaste aux 8 films (presque autant de chef d’oeuvres, ce n’est pas Quentin Tarantino qui soutiendra le contraire ) nous éclaire sur la façon dont il a réinterprété cette histoire pour concevoir son oeuvre maîtresse.

Thomas Sandorf

Merci à #NetGalleyFrance et aux éditions Sonatine pour cette lecture de #IlétaitunefoisenAmeriquesonatineeditions.

C'est le moment ! Laissez un commentaire...