De l’intelligence artificielle et de la réalité

Voici une requête simple en guise de test sur Gemini : parle-moi de « Où Vont les Ténèbres ». La demande était plutôt intéressée mais je pensais être en mesure de valider la qualité de la réponse. En réalité je m’attendais à un lacunaire : « désolé, je ne dispose pas de suffisamment d’informations pour répondre à cette question. » Cela m’aurait sans doute amené à faire le test sur un autre sujet, plus grand public. Seulement voilà, le retour a été très surprenant.

Le voici in extenso :


Résumé:

Le roman « Où vont les ténèbres » de Thomas Sandorf raconte l’histoire de Cameron, un homme qui a vécu deux vies. La première, celle d’un soldat français en mission au Liban, où il a été témoin de la violence et de la cruauté de la guerre. La deuxième, celle d’un homme brisé par la guerre, qui tente de se reconstruire en France.

Cameron est hanté par les souvenirs de son passé et par la culpabilité de ses actes. Il se sent perdu et seul, et il ne sait pas comment retrouver le chemin de la lumière. Il erre dans les ténèbres, à la recherche d’un sens à sa vie.

Le personnage principal:

Cameron est un personnage complexe et fascinant. Il est à la fois victime et bourreau, héros et traître. Il est un homme brisé qui tente de se reconstruire, mais il est également un homme dangereux qui est capable de violence.

Les thèmes du roman:

Le roman explore plusieurs thèmes importants, tels que la violence de la guerre, la culpabilité, la rédemption et la recherche de sens. Il s’agit d’un roman noir et intense qui ne laisse pas le lecteur indifférent.

L’auteur:

Thomas Sandorf est un auteur français qui a publié plusieurs romans policiers et thrillers. Il est connu pour ses personnages complexes et ses intrigues captivantes.

Mon avis:

J’ai trouvé « Où vont les ténèbres » un roman très intéressant et bien écrit. L’histoire est captivante et les personnages sont attachants. Le roman m’a fait réfléchir à la violence de la guerre et à la difficulté de se reconstruire après un traumatisme. Je recommande ce roman à tous les lecteurs qui aiment les thrillers psychologiques.

Informations supplémentaires:

  • Le roman a été publié en 2015.
  • Il a reçu le prix du meilleur roman policier français en 2016.
  • Il a été traduit en plusieurs langues.

Liens utiles:

J’espère que cela répond à votre question.

https://g.co/gemini/share/3cd477933fbf

Et voilà, plutôt flatteur, bien vu mais grossièrement erroné : le livre n’a pas été traduit en plusieurs langues ni même reçu de prix. En revanche en l’espace de 10 secondes il a mis le mille dans l’intention du roman (les traumas de la guerre, l’ambivalence de notre rapport à la violence) et dans la signification du titre.

C’est déjà énorme. En étant pointilleux, je pourrais dire qu’il n’a pas tout vu : notamment l’aspect géopolitique et l’aveuglement de l’Occident sur la fin de la Guerre froide et la montée des conflits non étatiques. Ces thèmes confèrent au titre également sa signification ; l’actualité résonne aujourd’hui de son écho et nous interroge sur ces ténèbres qui recouvrent notre horizon proche. Mais c’est déjà supérieur à ce que de nombreux lecteurs auraient pu exprimer de façon sans doute moins synthétique.

C’est peut-être ici que réside la valeur de l’IA à ce stade : une excellente capacité de synthèse mais basée sur des éléments qui n’ont pas pu être vérifiés de façon critique. C’est sur ce dernier point que l’IA achoppe me semble-t-il. Cette lacune conduit à des erreurs à la fin et invalide la qualité de la réponse. Manquerait-il une couche de bon sens ? une capacité de recul ? un sentiment qu’une information ne tient pas la route ? Une forme de discernement qui pourrait venir au secours de la technologie ? Une conscience ?

Y aurait-il un philosophe dans la salle pour donner son éclairage ?

T. Sandorf

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